1. Amphibiens et reptiles favorisés par 1. Amphibiens et reptiles favorisés par les bocages
Ces animaux ont besoin de zones herbacées, de haies et d'eau pour survivre.
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«C'est certain, les reptiles et amphibiens n'ont pas toujours bonne presse et leurs populations déclinent. Pourtant, ils font partie de notre patrimoine et contribuent au bon équilibre de la biodiversité dans les espaces agricoles », soutient Alexandre Boissinot, ingénieur d'étude au CNRS sur le programme « bocage et biodiversité : intégration des amphibiens et des reptiles dans la conservation et la gestion des bocages » (1).
Les travaux réalisés sur la période 2011-2014 dans une vingtaine de fermes de la région Poitou-Charentes ont permis d'étudier ces espèces. L'objectif est de conseiller aux agriculteurs des aménagements favorisant la présence des reptiles et des amphibiens tout en conservant une exploitation viable. « Les agriculteurs avec qui nous travaillons ne savent pas toujours quelles espèces sont présentes chez eux mais ils y sont attachés », constate le spécialiste.
Il en existe tout un cortège : crapaud commun, grenouille agile, triton marbré, triton palmé ou encore salamandre tachetée… « Globalement, ils s'alimentent d'invertébrés comme des limaces ou des insectes. S'ils peuvent avoir un impact à l'échelle d'un potager, cela paraît moins évident au niveau d'une parcelle agricole », constate l'herpétologue. Pourtant, ils permettent un bon équilibre dans les écosystèmes. Ils sont par exemple une ressource non négligeable d'alimentation pour d'autres espèces, comme les oiseaux mangeurs de têtards.
AMPHIBIENS : DES ESPÈCES SEMI-AQUATIQUES
Or les amphibiens sont menacés d'extinction. « En cause, la défragmentation de leur habitat mais aussi la pollution », explique Alexandre Boissinot. Avec des déplacements limités, ces espèces semi-aquatiques ont besoin de haies, de petits boisements et d'eau pour se reproduire et boucler leur cycle. Les systèmes de grandes cultures leur sont rarement adaptés car souvent ils n'ont pas accès à leur biotope de reproduction. A l'opposé, les systèmes de polyculture-élevage avec des prairies permanentes, des mares, des haies… leur sont favorables. Les paysages de bocage s'avèrent intéressants car ils sont hétérogènes. Les amphibiens s'y déplacent facilement en trouvant toujours suffisamment d'humidité.
CHALEUR ET ABRI POUR LES REPTILES
Le lézard vert, la couleuvre à collier, la couleuvre verte et jaune… sont des reptiles couramment observés. Ils mangent des micro-mammifères comme des rongeurs, des petits lézards, de jeunes oiseaux… Pour eux aussi, les modifications de l'habitat entraînent des disparitions de populations. Ainsi, ces espèces ne sont pas présentes dans les plaines agricoles. « Les systèmes très intensifs ne sont pas compatibles avec leur conservation, tandis que les bocages créés par les agriculteurs leur sont propices », ajoute le spécialiste. A titre d'exemple, la vipère aspic a besoin d'un domaine de l'ordre d'un hectare. Lorsque les haies sont arrachées, cela peut entraîner sa disparition. Dans l'étude, la vipère aspic n'a été retrouvée que dans 15 haies sur 140. Il y a un net déclin car l'espèce est associée au bocage composé d'un linéaire de haies denses (plus de 200 mètres à l'hectare), ce qui est désormais rare.
Ces espèces ectotherme (à température variable) ont besoin de chaleur. Elles doivent trouver un compromis pour s'exposer au soleil tout en restant protégées. C'est pourquoi un réseau de haies seul ne suffit pas. Il doit être structuré, avec des zones herbacées à ses pieds. L'association permet alors aux reptiles de se déplacer, de chasser, de se protéger et de réguler leur température.
(1) www.amphibien-reptile-bocage.com
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